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En passant par Montmuran…
Sa présence discrète au bout d’une allée cavalière, sur la commune des Iffs, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Rennes, n’enlève rien à son attrait et offre même une imposante surprise lorsque l’on découvre au bout du chemin la silhouette massive du monument de granit.
Après une éphèmère construction en bois, le château du XIe siècle fut reconstruit en pierre et destiné à protéger les terres de la famille de Tinténiac (la commune du même nom est d’ailleurs située tout près).
La construction se poursuivit au XIVe siècle par l’ajout d’un châtelet, avec pont-levis, douves, herse ; les bâtiments centraux datent quant à eux des XVIIe et XVIIIe siècles.
C’est dans ce château, au XVIe siècle, que l’amiral de Coligny épousa Charlotte de Laval ; en ces lieux, aussi, que Du Guesclin fut fait chevalier.
Un lieu d’histoire, donc, appartenant désormais à la famille de La Villéon, qui y réside et en assure l’entretien.
Bécherel, cité du Livre*, compte une bonne quinzaine de librairies pour… moins de sept cents habitants. Des relieurs, éditeurs, artisans du livre, ont également leur boutique ou atelier dans le bourg. Un paradis, non seulement pour les lecteurs et bibliophiles, mais aussi pour les amateurs d’architecture et de villages de caractère.
Le village mérite son label Petite Cité de caractère, précisément. Campé sur une petite éminence au nord-ouest du bassin rennais, ses ruelles bordées de maisons de granit joliment entretenues, ses placettes fleuries, et les vues qu’il offre, de ses remparts, sur la plaine environnante, en font un lieu de promenade particulièrement agréable.
La flânerie et le butinage de « café-librairie » en « librairie-galerie », « librairie » tout court… en sont d’autant plus attrayants. On est à mille lieues, ici, des grandes surfaces culturelles. À Bécherel, chaque librairie a ses caractéristiques, son identité, les goûts de son libraire ; son décor, son style de classement des ouvrages.
Rappelons que le nom de Bécherel, si son origine reste complexe et discutée (radical pouvant signifier moulin, nom de personne ayant eu une importance particulière dans la localité…), n’a aucun rapport avec la célèbre collection d’ouvrages de grammaire qui tient son nom d’un lexicographe français du XIXe siècle, Louis-Nicolas Bescherelle.
Si le village est doté d’un bourg aussi développé et d’une architecture aussi cossue, ainsi que de remparts, c’est parce qu’il fut dans les siècles passés une place forte enrichie par la culture, le commerce et le filage du lin.
* Une cité du Livre est un village ou une petite ville situé dans un environnement « pittoresque ou touristique » dont l’activité dominante est basée sur la vente de livres neufs, anciens, et sur les métiers qui relèvent de la conception des livres (enlumineurs, doreurs, relieurs…), si l’on reprend les critères énoncés sur le site Monde du livre : https://mondedulivre.hypotheses.org/1684
Horizons normands 